Dans les tumultes et les dissensions actuelles, je veux témoigner de ma position de soignante à l’hôpital public et contribuer à ma manière au changement inexorable en cours.

Après tous ces mois où se sont enchaînés, l’un après l’autre, les faits annoncés par les premiers lanceurs d’alerte, l’heure est aujourd’hui difficile pour certains d’entre nous, menacés de perdre leur travail et leurs revenus. La peur est légitime, notre gouvernement parfaitement secondé par les médias étant devenu les maitres toute catégorie de la manipulation mentale.

 Plus que jamais, collègues soignants, amis concernés par ces tentatives d’extorsion, il nous faut garder la tête froide et conserver notre discernement. Pour rappel la loi n’est pas promulguée. Le courrier que j’ai reçu de mon institution, le CHU de Saint Etienne, n’a donc aucune valeur. Je ne bouge pas une oreille et reste à mon poste, auprès de mes patients et de mes collègues. Ayons confiance dans nos capacités d’analyse.

 Mais surtout redescendons dans nos cellules, dans l’espace du cœur, et écoutons.

 Qu’entendez-vous ? Que ressentez-vous ?

 Personnellement c’est calme. Mon cœur sait que, quoi qu’il arrive dehors, quelle que soit la pression perverse extérieure, l’essentiel est dans le fait de garder son axe, de rester fidèle à ce que me commandent mes tripes, à savoir préserver ma santé, ma cohérence et mon intégrité.

 La pensée est créatrice. La réalité qui se déploie est le produit de nos pensées, mais aussi de nos paroles et de nos actes. Nous sommes actuellement soumis à un test psychospirituel d’envergure inédite. Allons-nous basculer dans la peur, abdiquer nos valeurs et ainsi faire se réaliser nos craintes ? Ou au contraire allons-nous garder le cap, en se soutenant sur notre respiration profonde et notre reliance à plus grand, et ainsi manifester le changement sociétal vital pour l’avenir de nos enfants ?

 La pacha-mama, terre-mère, n’a pas besoin d’être sauvée. Si besoin, elle expulsera l’humanité comme elle l’a fait de nombreuses fois précédemment. Par contre, nous nous n’avons pas d’option B.

 Une partie de moi se réjouit ainsi de ce que nous vivons. Si je suis suspendue quelques semaines de mon poste de psychologue que j’aime tant, c’est que j’aurai d’autres choses à faire pendant cette transition indispensable. Mais surtout, c’est si peu de sacrifices par rapport à ce que nous allons transformer de notre système en résistant et en faisant valoir nos valeurs les plus profondes, celles du respect et de la liberté, face à celles mortifères de la peur et de l’avidité.

 Revenons au cœur. Il sait précisément quoi faire, dans le calme et la justesse.

 Calmons les girouettes du mental, bien trop agitées par les vents contraires et perfides d’une petite poignée d’individus.

 Nous sommes des millions. Des millions de cœurs. Vibrons ce que nous voulons.