Il est urgent de rallumer nos cœurs

 

J’ai fait un rêve. Celui d’une société où nous avions retrouvé l’étoile polaire. Retrouvé notre nord et notre discernement. Le seul et l’unique, celui qui seul compte, de l’alpha à l’oméga : celui de notre cœur.

Comment avons-nous pu nous égarer autant ? Comment avons-nous pu perdre un tel niveau de connexion à soi que nos émotions, nos décisions et nos actes sont désormais régies par le double mental ?

Le double mental est celui des extrêmes : à la fois froid et chaud ou plutôt glacé et bouillant.

Le mental froid, dit le classique, est celui qui, hérité de Newton et comparses, dissèque, fractionne, réduit à des microéléments (sous prétexte de les rendre intelligibles), analyse, compare, analyse à nouveau, re-dissèque, re-réduit et enfin aboutit péniblement à une conclusion toujours soumise à réexamen comme toute position « scientifique » digne de ce nom.

Le mental chaud, dit le tumultueux voire l’insupportable pour certains, est celui qui baignant dans les émotions de bas niveau (angoisses, culpabilité, honte) est un mix mélasse de pensées-croyances limitantes et de ressentis directement issus de ces pensées-croyances. Celles-ci sont autant de visions réductrices et négatives de soi, de l’autre et du monde que notre environnement familial et social a pu nous en imbiber au fil des années (les modèles internes opérants pour mes amis attachmentistes).  

Notre baby-cerveau, siège de cette double émission, fait bien du mieux qu’il peut étant donné le stade actuel d’évolution de l’humanité. La crise est ainsi un cadeau catalyseur de changement et de croissance pour retrouver chacun(e) la voie du cœur.

Dans mon rêve, nous n’avons plus besoin de mille études (randomisées contrôlées et tutti quanti…) pour savoir ce qui est bon pour soi et nos proches. La connexion à soi, à son Self ou à son essence divine, est notre critère de décision et d’action principal. Le mental-allié, dit le tempéré ou l’éclairé, est bienvenu dans un deuxième temps si c’est utile et source de croissance.

Dans mon rêve, nous sommes connectés à nos cœurs et écoutons la justesse du dedans.

Tout comme une jeune maman suffisamment apaisée sait d’instinct ce qui est bon pour son bébé. Ou un enfant devenu un adulte conscient et aligné sait d’instinct qui est bon pour son parent vieillissant.

Bientôt 10 ans que je suis psychologue. Les premières années, j’avais besoin de contenu théorique, de protocoles et de chemins de fer à suivre pour rassurer mon double mental. J’ai aimé l’étude scientifique du fonctionnement humain, je me suis régalée en écrivant des mémoires remplis de références de la sacro-sainte « littérature ». J’ai même caressé l’idée de faire un doctorat… Une partie de moi aime toujours l’analyse mais pour une raison différente aujourd’hui. Je peux ainsi encore prendre plaisir à lire un article scientifique quand celui-ci s’intéresse à un aspect inédit de la psyché humaine (comme dernièrement le concept de saillance aberrante chez les psychotiques pour ceux qui connaissent) et fait avancer ma réflexion et enrichit mes accompagnements.

Mais ce qui désormais réjouit vraiment mon cœur, lui fait dire « Oui ! C’est ça ! Continue ! » et allume les feux verts pour l’action, ce sont ces moments où tout s’aligne à l’intérieur de moi, le temps habituel disparait, le « flow » d’idées est immédiat et je sens cette justesse de pensée qui ne vient d’aucune analyse mais de mon être profond. Cela guide de plus en plus mes relations avec mes patients et j’observe comment cet alignement amène les interventions, y compris les audacieuses comme la révélation de soi, les plus justes et les plus transformatrices pour la personne (et pour moi en résonance-cadeau).

Dans mon rêve, le mensonge, même le micro-mensonge a priori inoffensif, n’est plus possible. Ayant retrouvé notre connexion au cœur, il nous est devenu impossible de masquer ou de déformer la réalité pour manipuler l’autre ou sauver les apparences. Sortis de l’état de dissociation engendré par l’environnement maltraitant passé et présent, nous retrouvons la souveraineté de nos ressentis et il nous devient impossible d’être dans le faux-Self. Nous assumons notre vulnérabilité magnifique et faisons confiance en l’autre pour assumer la sienne. Ainsi nous retrouvons notre pouvoir d’êtres spirituels dont l’unique boussole est la justesse de l’instant. Il n’y a plus lieu alors de s’inquiéter des conséquences de l’authenticité de nos actions, car lorsque l’alignement est présent, nos formes-pensées sont au service du vivant.

Quand j’étais enfant, ma mère me traitait de menteuse. Je crois qu’en effet je mentais souvent. Probablement pour me dépatouiller d’un contexte bien insécurisant. Cela a teinté ma manière de me sortir de certaines situations relationnelles une fois adulte, où, pour éviter la confrontation et préserver mon indépendance j’ai longtemps menti par omission ou repeint certains faits. L’exemple banal est de prétexter une migraine (au demeurant bien réelles et courantes chez moi) pour éviter une soirée ou une contrainte. Mes mensonges sont parfois plus subtils. Ainsi actuellement, cacher derrière une apparence de « gentille collègue » le fond de mes pensées de désaccords quant à nos manières de travailler est quelque chose que je fais encore mais qui devient pour moi de plus en plus insupportable.

Si vous ne supportez plus non plus comment notre société nous amène à vous comporter, c’est une bonne chose. Si vous ne supportez plus comment notre conditionnement vous amène à perdre la voie du cœur et à vous perdre vous-même, c’est une excellente chose. C’est que vous avez retrouvé le chemin de la maison. Ouf. 😉

Nul besoin de méta-analyses et de courbes folles ou même de révélations pour sentir-savoir que le virus est utilisé à des fins politico-économiques, que le gouvernement nous ment sur tant de choses depuis le début, que la balance bénéfices-risques des mesures est catastrophique, mais aussi pour sentir-savoir que tout cela va nous permettre et permet déjà à un nombre grandissant d’entre nous de retrouver notre alignement en réinterrogeant notre rapport au monde. Reconnectons à l’essentiel : le rapport à notre corps, à notre alimentation en premier lieu, le rapport à nos émotions et à ce qui crie famine au fond de nous, notre besoin de connexion, de liens et d’amour, et enfin le rapport à plus vaste que nous, notre nature profondément spirituelle d’êtres multidimensionnels.

Ce faisant, peu à peu.. chaque jour amenant sa petite avancée… la vie devient non seulement tellement plus simple mais surtout tellement plus riche et joyeuse, y compris voire surtout en temps de grande obscurité. 😊