Les vacances, en particulier celles d’hiver, sont l’opportunité de passer en mode canapé-plaid-poêle-tisane-bouquin, en changeant pour certains jours bouquin par film-en-famille. C’est personnellement ce que j’ai fait avec plaisir cette semaine et, en ce temps de transition vers une nouvelle année et une nouvelle ère, ce mode (qui est loin d’être par défaut chez moi… 😉) nourrit mon inspiration et ces quelques lignes qui me viennent pour vous souhaiter les traditionnels vœux de nouvelle année.
 
Mère de deux adolescents et assez exigeante par ailleurs sur la qualité des informations que je choisis d’envoyer à nos cerveaux, j’aime les films qui nourrissent et plantent des graines. Au programme donc : le dernier Pixar intitulé Soul et le film Le guerrier pacifique tiré du bouquin du même nom (bien plus riche, mais le film a le mérite de contenir l’essentiel du message). Deux soirées, deux brochettes bien serrées sous les plaids devant l’écran, un seul message : « Seul l’instant présent compte ». Voilà qui en ces temps incertains et anxiogènes y compris pour mes enfants est une belle leçon à transmettre.
 
Dans Soul, Joe, professeur de musique au quotidien et jazzman dans ses rêves, meurt d’un accident banal le jour où sa vie semble enfin basculer vers du sens et de l’accomplissement. A quelques mètres du « monde d’après » il refuse ce destin fatal et, à travers des péripéties rigolotes et grâce à l’aide de 22, une petite âme perdue refusant de s’incarner, revient sur Terre vivre quelques heures. Joe découvre alors que la passion est finalement bien limitée et que la vie se savoure d’abord et avant tout dans les petits riens et les petits bonheurs.
 
Quand un dessin animé aborde ces thèmes essentiels que sont la mort, l’âme et la quête de sens, je dis « Hourra, j’en veux encore ! ». C’est ainsi que nous avons prolongé avec l’aventure initiatique du Guerrier pacifique, histoire tirée de faits réels qui retrace le parcours d’un jeune gymnaste américain très doué mais aussi très égocentrique (et bien dissocié…) qui découvre grâce à son maître Socrate que le vrai guerrier est finalement celui qui parvient à voir en soi-même, en profondeur, en prenant soin de son corps et de son esprit, et ce instant après instant.
 
En effet, hier n’est plus, demain n’est pas encore, seul aujourd’hui existe.
 
Quel que soit notre avis sur 2020, calamité pour certains, début du renouveau pour d’autres, il est un fait que ces moments vécus ne sont déjà plus que des souvenirs portés par des images, quelques sons, des émotions variées et surtout beaucoup de pensées rajoutées dans l’après-coup. Quant à 2021 et le futur à venir, nous pouvons le craindre ou le souhaiter serein et transformateur, il est de même le produit de notre esprit et de notre cerveau. Est-il pour autant chimérique d’y penser et notamment de formuler des vœux, comme la tradition nous le rappelle chaque 1er janvier ?
 
La physique quantique nous enseigne la relativité du temps mais aussi la possibilité de modifier notre réalité en modifiant notre regard sur celle-ci. Ainsi, visualiser un futur positif pour soi, sa famille et l’humanité (tant qu’à faire..) en ressentant des émotions agréables n’est pas seulement une expérience plaisante mais aussi l’opportunité d’agir sur la trajectoire des événements. Comme les vieilles sagesses nous le transmettent également, nos pensées créent notre réalité et ce pouvoir créateur est immense et bien réel.
 
Cette année, je vous propose donc de faire bien mieux que les sempiternels « bonne année, meilleurs vœux, santé, bonheur… et surtout la santé ! » envoyés en deux secondes par texto avec deux trois émoticônes joyeuses. Avec les défis qui nous attendent dans les mois à venir, où notre courage (qui vient de cœur rappelons-le) et notre force d’espoir vont être mis à l’épreuve, je vous propose plus que jamais de ralentir, de vous poser, de vous centrer et d’aligner cœur-esprit-âme pour faire de l’espace et amener en vous la vision de ce que vous voulez pour vous et pour nous tous, petits humains encore adulescents que nous sommes.
 
« Que désires-tu ? » interpellait Socrate (le vrai…) sur l’agora d’Athènes. Oui, que désirons-nous ? Que souhaitons-nous vraiment ? La force de l’intention est de plus en plus connue du grand public, et c’est une bonne nouvelle. En tant que professionnels de la santé, nous savons bien à quel point les effets placebo et nocebo sont prépondérants dans le chemin de guérison ou d’involution d’une personne. J’ai toujours aimé les débuts d’année pour l’opportunité donnée d’interroger mes patients sur leurs intentions, leur vœux sincères pour eux-mêmes, leurs objectifs à court, moyen et long terme. C’est toujours un moment important dans un suivi, moment qui peut d’ailleurs durer toute une consultation, tant l’enjeu est de taille par le pouvoir de transformation qu’il possède.
 
Alors rêvons, rêvons haut, et soyons présents, présents maintenant.
 
Nul paradoxe à ces deux propositions juxtaposées je crois. Personnellement, j’observe que plus ma pratique méditative s’approfondit, plus je développe cette capacité à être présente à l’instant, à mon corps et à mon environnement, tout en faisant croître celle de visualiser de manière créatrice mon futur et donc mon présent. Le présent justement de cela est d’ouvrir le cœur et de vivre la réalité avec davantage de conscience et de joie, comme lorsque Joe dans Soul vit un moment d’extase en voyant tomber avec délicatesse une feuille d’un arbre à travers les rayons du soleil.
 
L’an dernier, dans mon écrit du 12 janvier, je nous souhaitais une nuit noire de l’âme collective. Je crois que nous y sommes. Seule la lumière permet de sortir de la nuit.
 
Alors rayonnons.
   
Allumons tous et toutes nos petites lanternes intérieures, bien ancrées dans le présent et dans la terre-mère, et illuminées par nos visions d’un futur de changements profonds, portées par le père-ciel.
 
Avec chaleur et douceur,
Gwenaelle
 
Quelle heure est-il ?
– Maintenant
– Qui es-tu ?
– Ce moment.
Le guerrier pacifique, Dan Millman.